C’est l’ordre qu’on m’intime Par le récit de la mine Mon désordre mis en rimes Universalité de l’intime
Mes mots m’habillent et me déshabillent tout en même temps C’est un peu comme porter une robe très transparente Quand je chante, j’suis à poil Le slam ? C’est mon strip-tease verbal
Tranches de vie et petites chroniques Ce que je vous sers c’est surtout mes tripes Mes morceaux ? Des morceaux de moi livrés en pâture Fignolés, faits tout beaux, magnifiés, sans ratures
Jsuis tombée slamoureuse alors j’donne, J’DONNE! Au diable mon âme, si dans la vôtre mes mots résonnent Je les slam et me saigne pour qu’ils me dépeignent Je les clame et les sème pour qu’ils vous atteignent
La scène c’est mon arène Ma bonne fée, ma marraine L’exposition de mes peines Et l’explosion de moi-même
Mes rimes me viennent de nulle part pour finir sur papier Réceptacle d’une intimité que je me pensais ignorer Par ma plume je fais ma définition puis les présentations C’est pour ça qu’on dit faire une « représentation », non?
Chanter c’est comme faire un porté On se raconte pour mieux vous emporter Le but est de vous attraper, d’vous embarquer un moment Pour vous reposer ensuite le cœur encore battant
Jsuis tombée slamoureuse alors j’donne, J’DONNE! Au diable mon âme, si dans la vôtre mes mots résonnent Je les slam et me saigne pour qu’ils me dépeignent Je les clame et les sème pour qu’ils vous atteignent
Pour mériter sa place et faire silence Se créer un espace, se donner une chance Je chante, je parle et je danse Et si vous prêtez l’oreille, c’est déjà immense
Les sons que je lance sont comme une invitation à la conquête Car par ma bouche vous pénétrez aussi ma tête Tout est mot qui devient matière Et même quand c’est faux y a de moi derrière
Baaam sur la feuille et slam dans ta gueule ! Je me crève la voix pour mieux me cramer l’orgueil Blessée pendant des années par des ptites pétasses Qui me répétaient que j’étais moche, conne ou bien grasse
Jsuis tombée slamoureuse alors j’donne, J’DONNE! Au diable mon âme, si dans la vôtre mes mots résonnent Je les slam et me saigne pour qu’ils me dépeignent Je les clame et les sème pour qu’ils vous atteignent
Alors avec mon stylo je trace Je me presse avant que cela ne passe Et pendant un instant c’est l’état de grâce Car mes mots remplacent les leurs et les effacent
Bannissement par l’indifférence Les applaudissements comme récompense En même temps effrayant et enivrant Le public nullement ne ment
C’est mieux que la bouffe, mieux que le soleil, mieux que le sommeil et mieux que le sexe. Mes textes m’apaisent et me rendent fière. J’y couche mes pensées, mes passions, j’y fais partager mes pulsions. Ça m’aide à faire avec et je ne pourrais pas faire sans.